Longtemps, l’intestin a été relégué à un organe peu ragoûtant s’occupant des « basses besognes »
On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. L’intestin dans son ensemble (intestin grêle + côlon) est une immense surface d’échange (à plat, la taille d’un terrain de tennis !). Immunité, santé mentale, digestion… toutes dépendent de lui et en font une clé de voûte de notre fonctionnement.
Dans l’intestin : le microbiote !
Le microbiote, c’est l’autre nom de la flore intestinale. Ce sont ces micro-organismes qui nous aident et avec lesquels nous vivons en harmonie. Il représente :
100 000 milliards de bactéries (soit environ deux kilos de poids !) réparties dans l’ensemble du tube digestif mais surtout au niveau de l’intestin grêle et du côlon.
Une carte d’identité propre à chacun.
Le microbiote d’un humain contient des centaines d’espèces de bactéries différentes. Mais 30 à 40 seulement forment les 99 % de la flore :
les souches de bactéries dominantes sont différentes d’un individu à l’autre (une sorte d’empreinte génétique !)
Cet ensemble de micro-organismes se forme dès le jour de la naissance. En traversant le vagin de la maman, le bébé va ensemencer son tube digestif avec les bactéries qui s'y trouvent. Dans le cas d'une césarienne, ce sont plutôt les bactéries environnantes qui formeront la flore. Le microbiote arrive à maturité chez l'enfant vers l’âge de 2/3 ans.
Le microbiote intestinal, un véritable organe
Le microbiote intestinal tend aujourd’hui à être considéré comme un organe tant ses fonctions sont nombreuses :
Protection de la muqueuse intestinale (et prévention de la porosité)
Assimilation des particules alimentaires non digestibles (cellulose) à des fins de nutrition des cellules du côlon et de production énergétique.
Synthèse de vitamines (B et K) et augmentation de l’absorption des autres nutriments.
Rôle immunitaire empêchant la pénétration de toxines ou de toxiques dans l’organisme et provoquant leur destruction si nécessaire (effet barrière)
Communication avec le cerveau par l’intermédiaire des molécules chimiques (neuromédiateurs)
Intervention curative dans le cadre de pathologies telles que diabète, allergies, obésité…
Repérer les déséquilibres
Signes indicateurs d’une perturbation :
troubles du transit :
constipation (transit idéal s'effectue entre 18 et 24h)
accélération du transit
ballonnements, gaz
mauvaise haleine,
mauvaise digestion,
inflammation chronique intestinale,
infections à répétition (ORL, mycoses…)
éruption cutanées (eczéma…)
Facteurs induisant la perte d’harmonie entre les souches de bactéries :
stress chronique,
excès alimentaires répétitifs (gras, sucre, alcool, excitants…)
pesticides et additifs alimentaires,
chocs psychologiques,
alimentation dévitalisée (trop cuite, raffinée, absence de crudités…), carencée en fibres végétales,
prises médicamenteuses au long cours (antibiotiques, antiacides, chimiothérapie, corticoïdes….)
Stratégies à mettre en place pour s’occuper de son intestin
Entretenir sa flore intestinale : l’alimentation, la base !
Afin de garantir un apport optimal en nutriments, on tend vers le régime méditerranéen ou crétois, avec :
des fruits et légumes crus et cuits (cuisson douce)
des aliments complets (céréales…)
des huiles vierges de première pression à froid (oméga 3 et 9),
des protéines de qualité en petite quantité,
des aliments non transformés,
des aromates : ils facilitent la digestion et assainissent le bol alimentaire (menthe, thym, coriandre, basilic, cumin…)
Penser à manger dans le calme et à bien mastiquer (la digestion commence dans la bouche !)
Des prébiotiques et des probiotiques
La première source de pré et pro-biotiques est l’alimentation !
Les prébiotiques
Ils forment la nourriture des bactéries intestinales et leur permettent de se développer de façon optimale. Les prébiotiques sont à l’origine des probiotiques.
Les prébiotiques favorisent le renouvellement des cellules des parois de l’intestin.
Ils se trouvent facilement dans nos aliments : fruit, légumes, légumineuses, céréales. Ils proviennent notamment :
de la pectine des fruits (FOS ou fructo-oligosaccharides) : pommes, coings, agrumes…
des fibres végétales non digestibles des : oignons, asperges, ail, artichauts, topinambours, bananes, radis, carottes, poireaux….
Ce sont ces mêmes fibres qui sont recommandées dans les régimes pour aider à la diminution du cholestérol.
Les probiotiques ou ferments lactiques (lactobacilles et bifidobactéries)
Ce sont des micro-organismes vivants qui rentrent en interaction avec notre flore intestinale dans un but de la renforcer.
Les aliments fermentés ont cette capacité à apporter des bactéries protectrices de la flore :
levain, levure de bière revivifiable (levure Boulardii)
choucroute crue,
kéfir,
miso,
jus lacto-fermentés
kombutcha…
Le pollen frais congelé par sa haute teneur en ferments lactiques est également très intéressant.
Vous pouvez préparer certains de ces produits vous même (kombutcha par exemple) ou les trouver facilement dans les magasins biologiques.
Si cela ne suffit pas, des pré et probiotiques se trouvent sous forme de compléments alimentaires. Les compléments contenant les 2 sont des symbiotiques.
Choix et utilisation des probiotiques
Les bactéries probiotiques sont assez fragiles et certaines ne résistent pas l’acidité de l’estomac.
Quelques clés pour vous assurer que ce sont bien des bactéries vivantes qui arriveront dans vos intestins :
Prendre les probiotiques le matin à jeun et à distance du petit-déjeuner.
Préférer la forme gélule, ainsi les bactéries seront libérées au bon endroit (intestin) Il existe des formules avec gélules gastro-résistantes.
Pour un maximum d’efficacité, choisir des formules proposant des prises quotidiennes
aux alentours de 8 à 10 milliards de bactéries pour un adulte, sur une durée minimale de 3 semaines pouvant aller jusqu’à 3 mois selon les troubles
> 4 milliards pour les enfants pendant 15 à 30 jours.
Les conserver au réfrigérateur de préférence.
Attention au transit. Pas de flore intestinale en santé sans évacuation quotidienne.
Le stress reste par ailleurs un gros facteur de déséquilibre de santé.
Vous l’avez compris, plus la flore est en bonne santé, plus nous le sommes aussi.
Sources
- Encyclopédie de revitalisation naturelle – Daniel Kieffer – Editions Sully
Pour aller plus loin :
- Les secrets du régime crétois – Dr Jean-Pierre Willem – Editions du Dauphin
- Faire son Kombutcha soi-même : http://www.cfaitmaison.com/kombucha/kombucha-boisson.html