Crédit photo : Yanalya sur freepik
Attention, aujourd’hui, nous parlons du prolapsus, ou descente d'organe, un tabou à dépasser !
Une thématique plutôt associée à la vieillesse dans l’inconscient collectif bien que cela ne soit pas aussi simple ! Selon les sources, près d’une femme adulte sur deux serait concernée, tous âges confondus. Et pour 10 à 20% des cas, une prise en charge chirurgicale sera nécessaire.
Défini médicalement par le terme de « prolapsus », la descente d’un organe est le résultat d’une distension des moyens de fixation d’un organe. Elle ne concerne pas uniquement le bassin puisque d’autres parties du corps peuvent en souffrir, aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Nous n’aborderons ici que les problématiques féminines.
Prolapsus féminin
Le relâchement des muscles et des structures de soutien des organes du bassin aboutit à un prolapsus génital, plus ou moins prononcé, allant du ressenti d’une simple gêne à l’extériorisation d’un organe.
Plusieurs types de prolapsus génitaux sont distingués, les plus couramment évoqués sont :
le cystocèle : la paroi commune entre le vagin et la vessie se relâche, et tend à s’extérioriser par le vagin,
l’hystérocèle : l’utérus tend à s’extérioriser par le vagin,
le rectocèle : la paroi commune entre vagin et l’anus se relâche, et tend à s’extérioriser par le vagin (le plus rare).
Si un prolapsus léger peu passer inaperçu, des manifestions caractéristiques se font rapidement sentir dans les cas les plus avancés :
gêne dans le bas ventre (sensation de boule),
pesanteur pelvienne,
fuites urinaires à l’effort ou à l’éternuement, impériosité,
douleurs diverses : à la marche, pendant les rapports sexuels…,
impact psychologique fort.
Les prolapsus sont le résultat de pressions excessives répétées sur la zone du bassin. Parmi les facteurs favorisant ce phénomène, sont retrouvés :
grossesses multiples et accouchements difficiles,
surpoids et obésité,
toux chronique (en cas de tabagisme),
constipation chronique,
génétique,
âge (après la ménopause notamment),
sports intensifs qui sollicitent le périnée (course à pied, corde à sauter…),
port de charges lourdes.
Sujet encore très tabou, le prolapsus peut ne pas être facile à aborder. Mais un entretien avec un médecin ou une sage-femme permettra d’évaluer son degré et d’envisager les solutions adéquates telles que : des exercices de renforcement, des dispositifs intra-vaginaux de soutien (pessaires) ou une chirurgie.
Parmi les techniques qui redonnent force et tonicité au périnée, les méthodes de Kegel ou de Bernadette de Gasquet[1] ont prouvé leur efficacité. Elles prônent un ensemble d’exercices non traumatisant, à la portée de toutes, à répéter quotidiennement à la maison. Elles sont notamment enseignées par des sages-femmes.
D’autres techniques utilisent des sondes de stimulation. L’œuf de Yoni ou les boules de geisha peuvent également être proposées.
Mieux vaut prévenir que guérir
S’il est un sujet pour lequel cette maxime est très vraie, c’est bien celui du prolapsus. Car il est difficile de réparer les tissus distendus ou endommagés.
L’objectif sera donc ici de prévenir sa survenue et/ou de retarder son aggravation par une attention toute particulière à son hygiène de vie dont voici quelques points clés :
Une alimentation équilibrée est ici incontournable. Une hydratation suffisante et une assiette riche en fibres (légumineuses, fruits et légumes) sont privilégiées afin de maintenir un bon transit. La transformation du mode alimentaire est indispensable en cas de surpoids.
Le maintien d’une activité physique favorisant une bonne musculature du dos et des fessiers, au travers de sports non traumatisants : marche, Pilates, natation…
L'apprentissage des bons gestes en cas de travail de force avec port de charges lourdes.
Une rééducation périnéale adaptée après les accouchements.
Des options complémentaires
Les médecines ou techniques alternatives offrent elles aussi des solutions d’accompagnement dans le cadre d’un prolapsus génital. Parmi elles :
Le yoga : certaines postures sont particulièrement indiquées pour le renforcement du périnée.
L’acupuncture : des études ont également validé son efficacité dans le renforcement du plancher pelvien et de ses troubles.[2]
La phytothérapie : le recours aux plantes est ici aussi très intéressant. A partir de 45/50 ans, elles permettront d’accompagner en douceur la diminution des hormones féminines et de leurs conséquences telles que le relâchement des tissus. Parmi elles, l’actée à grappe noire, le trèfle rouge ou l’achillée millefeuille qui sont des plantes oestrogène-like. Elles sont à manier avec précaution. N’hésitez pas à demander conseil à un professionnel. Elles sont contre-indiquées en cas de cancers hormono-dépendants.
Un soutien psychologique peut aussi être envisagé dans les cas les plus invalidants ou quand le besoin s’en fait sentir
N’hésitez pas à en parler à un professionnel.
Sources :
[1] Abdominaux, arrêtez le massacre !, Bernadette de Gasquet, Éditions Albin Michel, 15,90€.
[2] Arnouk A, De E, Rehfuss A, Cappadocia C, Dickson S, Lian F. Physical, Complementary, and Alternative Medicine in the Treatment of Pelvic Floor Disorders. Curr Urol Rep. 2017 Jun;18(6):47. doi: 10.1007/s11934-017-0694-7. PMID: 28585105.
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